jeudi 29 mars 2012

Manger seul pour parler moins


Il y a un truc qui m'a frappé au Japon en arrivant, c'est que le staff des magasins et des restaurants disent trop de trucs. C'est un peu dur à expliquer en texte mais essayons.

Trop de blabla, trop de tracas

 Déjà, ces gens utilisent le langage poli avec le client, ce qui rallonge x3 la longeur de la moindre phrase. Par exemple, si on était potes, on pourrait dire “on mange ici” de cette manière : “koko de taberu?” mais comme il faut utiliser le langage relou poli ça donne çà : “tennai de meshiagari desu ka?” ce qui vous en conviendrez, rajoute pas mal de syllabes. Alors oui sur une phrase ça va, mais lorsque l'on cumule les questions, la présentation du nouveau produit, l'explication de comment utiliser la sauce etc...et ben ca devient très long. Et donc pour raccourcir des phrases longues sans les cutter ben, il faut parler vite. Et de là vient ma frustration qui me fait écrire ce post : quand on me parle hyper vite en poli et que je comprends absolument rien, ca me stresse et je panique... Du coup, quand je suis seul, sans gentils amis pour m'aider, je préfère éviter la parlotte.

Bouffe de comptoir

A Tokyo, il faut dire qu'il y a énormément de possibilité pour faire du 外食 (gaishoku = manger dehors) , dans tous les styles et budgets. Les gens solitaires (comme moi) ont donc des besoins particuliers : manger vite ou/et pas cher. A partir de là s'imposent naturellement les fast-food, que ce soit de burger (MacDo, MosBurger,...) ou les chaînes de bouffe plus japonaise où l'on mange plutôt des plats à base de riz ou de nouilles (Sukiya, Matsuya, Yoshinoya,...). La configuration est un peu différente : la salle se compose principalement d'un grand comptoir (et parfois de quelques tables autour). Le comptoir parfaitement adapté aux gens seuls, qui n'ont pas besoin d'une table où leur partenaire serait leur sac posé sur la chaise d'en face. D'ailleurs, une fois fini de manger, personne ne reste à zoner, c'est turn-over maximum. Et ce sont ces fast-food  – c'est là que je link la partie 1 sur l'insupportabilité des longues phrases – qui ont engendré la meilleure invention du monde :

LA MACHINE POUR COMMANDER


La machine du Mastuya, illustrée en plus (ce n'est pas toujours le cas ailleurs)

On entre dans le magasin, on fout un billet dans la machine, on commande ce qu'on veut avec un bouton, un ticket sort, on se pose au comptoir, le staff le prend (vu qu'on est autour d'un comptoir, c'est pratique pour le staff aussi) et la commande arrive rapidement derrière. Voilà. Pas un mot n'est prononcé et il n'y a pas besoin de passer à la caisse à la fin. Efficacité 100%. Je crois qu'il n'y a plus rien à ajouter.


On peut apercevoir le comptoir qui est l'artère principale de ces magasins


280 yen pour le plat le moins cher, vive les petits budgets


Sukiya à Ikebukuro, une autre chaîne, pas encore de machine mais j'en trépigne d'impatience

A noter : plus étrange, les salons de coiffure où les coupes sont à 1000yen (10euros) ont une machine. Bon, on ne choisit malheureusement pas sa coupe, c'est plus un moyen de paiement automatique qu'autre chose. Mais si il y a bien un endroit où il faudrait limiter les discussions, ce serait là...on est sur la bonne voie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire