jeudi 15 mars 2012

Le crowdsourcing, over 7.000.000.000!!!


Récemment, les projets crowdsourcés se font de plus en plus remarquer. Crowdsourcing = crowd (foule) + outsourcing (traiter en externe). Donc si vous avez bien suivi, vous avez compris que cela consiste à faire faire les tâches d'un projet par plein de gens externes au projet. Et comme on peut s'en douter, Internet c'est plutôt pas mal pour ce genre de truc. Et pour illustrer mon propos, je vais prendre deux exemples qui se sont particulièrement fait remarquer dans leurs domaines respectifs....voire un peu au-délà. Ils ne sont pas uniques mais emblématiques dans la mesure où ils ont eu un retentissement médiatique un peu plus grand que d'habitude.

L'effervescence Double Fine Adventure

Ceux qui suivent l'actualité vidéoludique n'ont pu passer à côté de la news qui a fait sensation dans le monde du jeu vidéo. Là où ce marché est globalement coupé entre jeux triple AAA et productions indépendantes, le studio Double Fine a réussi à féderer et créer un jeu basé sur un nouveau modèle économique dans ce domaine.

Résumé rapide : Tim Schafer et Ron Gilbert, de la société Double Fine sont deux game designers célèbres pour leurs jeux d'aventure point & click (Monkey Island, Day of the Tentacle...) très en vogue dans les années 90 et sont souvent sollicités pour créer à nouveau un jeu du genre. Problème : le genre est devenu une niche et aucun éditeur ne veut financer ce type de production. Qu'à cela ne tienne, ils décident de présenter leur projet sur Kickstarter, un site américain qui permet de récolter des dons de particuliers pour la réalisation de projets personnels variés. Les développeurs se fixent comme objectif 400000dollars pour démarrer leur projet. Ils en obtiendront plus de 3 millions.


400.000=>3.336.371 quand même


On peut jeter également un oeil sur le “project C.A.R.S” (notez le gratifiant“ created by you” en sous-titre du logo du site) où les développeurs ont appelé la communauté à participer activement à la critique de leur jeu en plein développement.

FoldIt : je plie, tu plies...

Résumé rapide : En créant une interface sous la forme de jeu, une équipe de chercheurs compte utiliser les capacités humaines de vision dans l'espace afin de résoudre des problèmes de pliage de protéines, domaine où l'ordinateur n'est pas aussi performant que nos cerveaux (eh oué). En 2011, ils publient un papier annoncant que les joueurs de FoldIt a réussi à trouver la forme d'une protéine jouant un rôle dans la propagation d'une forme du virus du sida chez le singe, et ce en moins de 3 semaines après que le problème fut posé (pour plus de détails, vous pouvez checker d'autres articles) !. On peut dire en quelque sorte que la recherche a avancé, grâce à des gens chez eux qui ont simplement joué sur leur ordinateur. 
le jeu plantant chez moi, contentez-vous des crédits...

Si on parle crowdsourcing, il serait malpoli d'oublier SETI@home, le papy du genre,. Ce projet consiste à installer un logiciel sur son ordinateur afin d'utiliser sa puissance de calcul pour analyser des données de radiotéléscopes, dans le but de chercher un signal extraterrestre.

Alors est-ce que mettre l'énergie de gens lambda à travers le monde est transposable pour d'autres avancées scientifiques? Dans quelle mesure peut-on reproduire l'idée de FoldIt à d'autres applications? En tout cas, quelque que soit le but recherché, il est évident que plus on mobilise de personnes, plus l'énergie potentielle est grande.

La leçon de Pirelli

Mais sans organisation, la puissance n'est rien. Dans les exemples sus-cités, les résultats ont pu voir le jour car les projets étaient structurés par une entité : les développeurs (charismatiques, et qui possèdent une base de fans) dans le cas de Double Fine, l'équipe de recherche dans le cas de FoldIt. L'organisation est une chose difficile et là où le crowdsourcing est vraiment efficace, c'est lorsque les participants ont toutes les clés en mains pour fournir leur énergie. Le temps de chacun étant relativement précieux, il faut pouvoir fournir son énergie sans étapes fastidieuses en amont. Les exemples cités sont très carrés de ce côté-là : quelques clics pour donner des fonds (Kickstarter), un jeu avec des règles simples (FoldIt) ou bien un logiciel à installer et à laisser tourner (Seti@home).

The Lazy Song

Le pouvoir de la flemme est une donnée à prendre en compte pour faire participer un maximum de personnes. Si les passionnés sont toujours prêts à s'investir profondément dans une tâche, il ne faut pas oublier que cela ne concernera au final que peu de monde dans chaque domaine et donc l'énergie fournie risque d'être insuffisante. En revanche, si les leaders du projet arrivent à rassembler des personnes dont l'intérêt est léger (mais non nul car je crois que, de toute façon, les personnes ayant zéro intérêt pour le projet ou la cause n'y participeront pas), par des jeux qui éveillent l'intérêt, des interfaces simples, une participation qui prend peu de temps, d'argent, ou de ressources, ils augmenteront énormément les probabilités d'arriver à leur but/des résultats. 

Je veux pas faire mon hippie en disant qu'en unissant nos forces, on soulèvera des montagnes mais quand même, ça m'en touche une et çà m'en fait fortement bouger l'autre. On est 7 milliards sur terre quand même.

2 commentaires:

  1. Attention à ne pas confondre le crowdsourcing type financement communautaire (comme dans l'exemple de Double Fine, donc plutôt de la wikinomie) et celui de FoldIt qui est plus dans l'ordre de la motivation à l'implication, comme par exemple à la Wikipédia sans les dons.

    Un des projets de R&D de la Al Corporation est justement l'état de l'art de la création/financement communautaire en ligne, car c'est clairement un modèle émergent vu la facilité d'organiser ça sur le net.

    Si ça t'intéresse je peux te forwarder les articles scientifiques pondus par nos chercheurs (y'aura justement publication d'un e-book cet été).

    C'était un commentaire vachement sérieux.

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  2. Vazy ca m'intéresse toujours, balance sur ma boite mail. Pas sur que je lise mais c'est toujours bon à avoir.
    Mon but c'est de montrer l'intéret du crowd, qu'il soit pour le sourcing ou le funding.

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